Comment diagnostiquer un syndrome d’apnées du sommeil ?

Contenu publié le : 25 janvier 2009 et modifié le: 1 décembre 2020

Le diagnostic de syndrome d’apnées du sommeil repose sur des examens spécialisés

–      L’examen de référence est l’enregistrement polysomnographique (PSG) réalisé en laboratoire d’exploration du sommeil. Il confirme l’existence d’un SAS. Il associe des capteurs électro-encéphalographiques (EEG, pour l’activité cérébrale), électro-oculographiques (EOG, pour les mouvements oculaires) et électro-myographiques (EMG, pour l’activité des muscles) qui permettent de scorer les stades de sommeil,  et des capteurs mécaniques qui enregistrent les différents paramètres respiratoires (ceinture thoracique et abdominale, flux ou débit naso-buccal, oxymétrie). Ainsi on peut détecter les arrêts  du flux d’air (apnées) mesurés au niveau du nez et de la bouche, ainsi que les efforts respiratoires au niveau du thorax et de l’abdomen ce qui permet de  différencier les apnées obstructives des apnées centrales au cours desquelles la commande de la respiration est interrompue au niveau des centres. Parfois le débit respiratoire est seulement réduit. On parle alors d’hypopnées si la réduction de débit atteint plus de 50 % ou si elle est associée une diminution de plus de 3 % de la saturation en oxygène,  ou bien si on note une réaction d’éveil brève sur l’électro-encéphalogramme qui suit la réduction de débit.

L’oxymétrie au doigt qui enregistre la saturation du sang en oxygène en continu au cours du sommeil montre le retentissement des apnées sur l’oxygénation. L’enregistrement de l’EEG permet de constater que  le sommeil est fragmenté par de nombreux éveils brefs ou micro-éveils à chaque fin d’apnée ou hypopnée, et qu’il existe un déficit en sommeil profond (stades 3 et 4) ainsi qu’en sommeil paradoxal, le tout aboutissant à un déficit important de la qualité du sommeil. Les micro-éveils sont rarement perçus par le patient qui, le plus souvent, juge son sommeil comme peu récupérateur, voire se plaint d’insomnies de fin de nuit.

Lorsque l’index d’événements respiratoires (apnées + hypopnées par heure de sommeil) est compris entre 5 à 15 par heure de sommeil, le SAS est considéré comme léger, entre 15 et 30, il est modéré. Au delà de 30, il est sévère. La présence de manifestations cliniques gênantes, notamment la somnolence, constitue un élément supplémentaire du diagnostic.

–      Soit par un examen polygraphique ventilatoire (PV) qui n’étudie que les paramètres de la respiration au cours du sommeil.

Cet examen simplifié enregistre le flux respiratoire par une canule nasale, les mouvements respiratoires par des sangles thoraco-abdominales, l’oxymétrie, la fréquence cardiaque, voire la position corporelle et les bruits trachéaux. La valeur de cet examen est limitée à un résultat positif (index d’apnées-hypopnées >30).

Un examen négatif peut être en effet lié à une durée de sommeil insuffisante comme on peut le voir lorsqu’une insomnie est associée, le nombre d’apnées-hypopnées par heure d’enregistrement sous-estimant alors le nombre d’apnées-hypopnées par heure de sommeil.

Une polygraphie ventilatoire négative impose donc lorsque la symptomatologie est évocatrice, notamment en présence d’une somnolence diurne,  un examen polysomnographique enregistrant le sommeil (grâce au relevé de l’activité du cerveau) qui seul permet d’éliminer avec certitude un SAS ou de rattacher la somnolence à une autre pathologie (impatience des membres inférieurs, narcolepsie, hypersomnie idiopathique…).

Voici un exemple de polysomnographie réalisée en laboratoire de sommeil.

Exemple de polysomnographie

Exemple de polysomnographie

La personne se plaignait de somnolence (elle s’est endormie au volant). L’enregistrement du sommeil montre de haut en bas :

  • la position du sommeil (sur le dos, sur le côté, sur le ventre)
  • le ronflement, plus les barres bleus sont importantes plus le ronflement est marqué
  • les apnées et les hypopnées en rouge
  • La courbe de l’oxygénation du sang
  • l’accélération du cœur (pouls) en bleue
  • la répartition des ondes enregistrées au cours du sommeil (plus il y a de « bleu », plus le sommeil est profond)
  • l’hypnogramme, c’est-à-dire les résultats de l’analyse des stades de sommeil faite par le médecin qui interprète le tracé (éveil, stade 1, stade2, stade 3 et 4, et SP= sommeil paradoxal)
  • le micro-fractionnement du sommeil apprécié sur les micro-éveils enregistrés par l’appareil (ECHELLE MEV)
  • le nombre de micro-éveils (en rouge)
  • le nombre de mouvements des jambes (M.P.J.)
  • Les heures de la nuit

Pour cette personne en particulier, le sommeil est de mauvaise qualité, très fractionné, pauvre en sommeil profond, accompagnée d’apnées et d’hypopnées, ainsi que de mouvements des jambes.

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