Épidémiologie et maladies associées

Contenu publié le : 25 janvier 2009 et modifié le: 12 octobre 2018

Des études plus récentes tenant compte de l’explosion de l’épidémie d’obésité dans les pays industrialisés ont changé ces résultats. L’incidence du syndrome d’apnées du sommeil  dans les pays occidentaux a atteint environ 8%. Une étude de sujets chinois à Singapour a révélé une prévalence estimée à 15%. Elle est de 7,5% en milieu urbain indien pour les hommes d’âge moyen, de  4,5% chez les hommes coréens, de 3,2%  chez les femmes coréennes d’âge moyen, de 8,8% chez les hommes malaisiens et 5,1% chez les femmes malaisiennes. Il y a donc toujours une prévalence plus marquée chez les hommes. Enfin la prévalence du syndrome d’apnées du sommeil augmente avec le vieillissement.

L’enquête Obépi est réalisée tous les 3 ans depuis 15 ans sur un échantillon représentatif de la population française. En dehors des cadres supérieurs et des professions libérales, on constate d’année en année une augmentation du poids (source: Obepi – Roche).

 

Maladies associés

 

– L’hypertension artérielle
Une tension artérielle élevée est présente dans 20 à 50 % des cas de syndrome d’apnées du sommeil. A l’inverse, on retrouve un syndrome d’apnées du sommeil dans 30% des hypertensions artérielles essentielles, et ce pourcentage  augmente à 80% quand on  considère les hypertensions difficiles à traiter et réfractaires  aux traitements. On sait que le mécanisme des apnées du sommeil peut provoquer et entretenir une hypertension. Or l’hypertension est dangereuse pour notre cerveau car elle multiplie de  quatre à six fois le risque de faire un accident vasculaire cérébral. Il a été prouvé que le traitement des apnées  du sommeil permet de réduire la pression artérielle de jour et de nuit.

– Maladie cardiovasculaire

Un syndrome d’apnées du sommeil est présent chez 30 à 40% des patients qui ont une maladie des coronaires, les artères du coeur. On le rerouve également chez 50 % des patients qui ont des troubles du rythme cardiaque avec une arythmie complète. Enfin 30% des patients présentant une insuffisance cardiaque  ont un syndrome d’apnées du sommeil.

Le lien entre syndrome d’apnées du sommeil et maladies cardiovasculaires est donc important. Différentes études suggèrent que le syndrome d’apnées du sommeil constitue un facteur de risque cardiovasculaire par lui-même, mais la coexistence de nombreux  facteurs de risque chez les patients (âge, poids, tabac, alcool, diabète etc… ) rend difficile d’établir avec certitude une relation de cause à effet entre apnées du sommeil et maladie cardiovasculaire.

– Le diabète, l’hypothyroïdie sont souvent associés au SAS. La résistance à l’insuline présente chez les patients obèses, diabétiques ou non, est fréquemment aggravée par le syndrome d’apnées du sommeil.

– L’obésité

Une obésité qui prédomine au niveau abdominal est fréquente, néanmoins 30 à 40% des apnéiques ont un poids normal. Le cou est souvent court et large : un  tour de cou  de plus de 43 cm est un élément prédictif de syndrome d’apnées du sommeil chez l’homme.

– Les accidents vasculaires cérébraux

60 % des personnes ayant eu un accident vasculaire cérébral (AVC) ou  un accident ischémiques transitoire (AIT) souffrent également d’apnées du sommeil avec un risque cinq fois supérieur à la population normale.

En traitant le syndrome d’apnées du sommeil on peut réduire la probabilité d’un AVC et prévenir les attaques récurrentes.

– La dépression

Selon les études, la dépression et le syndrome d’apnées du sommeil sont souvent associés cliniquement, avec une prévalence qui varie de 7% à 45%. Dans le ressenti et le vécu, le syndrome d’apnées du sommeil et la dépression sont très proches :  fatigue et perte d’énergie, difficultés à faire les choses et à penser efficacement, insomnie ou somnolence diurne. Chez les patients déprimés et insomniaques, le fait d’avoir un surpoids ou un obésité, d’être un homme, et d’être plus âgé, est fortement prédictif d’un syndrome d’apnées du sommeil associé.  Enfin une somnolence importante n’est pas directement liée à la gravité d’un syndrome d’apnées mais doit faire suspecter une dimension dépressive associée. En effet, plus les apnéïques sont déprimés, plus ils sont somnolents.

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