La place des médicaments dans la prise en charge de l’insomnie

Contenu publié le : 25 janvier 2009 et modifié le: 30 juin 2020

Il n’y a pas de somnifère idéal et tous les médicaments ont des inconvénients lorsqu’ils sont utilisés sur de longues durées.

Les benzodiazépines ou les molécules apparentées que sont la zopiclone (Imovane®) ou le zolpidem (Stilnox®) sont les produits les plus prescrits. Viennent ensuite des anti-histaminiques (Théralène®,Donormyl®…) (molécules plus connues pour le traitement des allergies). Chaque personne réagit différemment à tel ou tel produit, et il est impossible sans essai préalable de savoir quel médicament sera efficace et confortable pour une personne donnée.

Les somnifères sont des produits qui ont leur place dans la prise en charge de l’insomnie mais il faut faire attention à ne pas développer une accoutumance et une dépendance. Il est ainsi important de limiter leur usage dans le temps ; soit en les utilisant sur une courte période de 15 jours à 3 semaines, soit en discontinue 2 à 3 fois par semaine en fonction des moments repérés comme favorisant l’insomnie (par exemple l’insomnie du dimanche soir, ou celle qui précède ou suit une journée riche en stress…).

Les indications de choix  des somnifères sont les insomnies occasionnelles ou transitoires, mais ce sont rarement elle qui posent problème ! Ce sont les autres, celles qui vont durer des mois, parfois des années pour lesquelles la question se pose. Le somnifère peut avoir un intérêt pour passer un cap difficile ; lorsque la situation de vie est particulièrement intolérable ou lorsqu’il y a une anxiété trop importante. L’anxiété agit comme un équivalent d’éveil ; tant qu’elle est présente, la personne ne peut pas dormir. Mais l’anxiété peut s’intégrer dans un contexte pathologique particulier : trouble de la personnalité, trouble psychotique ou dépression. Il ne s’agit alors plus d’une insomnie simple mais d’une insomnie psychiatrique.

Les antidépresseurs sont également efficaces dans l’insomnie. Les doses efficaces sont bien moindres que celles utilisées dans la dépression. De plus en plus prescrits dans cette indication, ils diminuent la latence du sommeil et augmentent la continuité du sommeil, et parfois, augmentent le sommeil profond. Ils peuvent aussi avoir des inconvénients, surtout en début de traitement en entraînant une somnolence diurne, mais celle-ci est habituellement transitoire. Les antidépresseurs sérotoninergiques sont à éviter chez la femme enceinte.

La mélatonine n’a pas d’indication dans l’insomnie courante, sauf quand il existe des troubles du rythme veille sommeil associés, ou chez les personnes âgées pour lesquelles les rythmes du sommeil sont souvent mal structurés.

En ce qui concerne la phytothérapie, seule la valériane a été étudiée et a montré son efficacité sur la continuité du sommeil et l’augmentation du sommeil profond.

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